L’Araize retrouve du naturel à Grugé l’Hôpital

À Grugé l’Hôpital, le barrage des Ourzaies constituait un obstacle à l’écoulement naturel de l’Araize depuis la fin des années 1970, de sorte qu’elle prenait la forme d’un étang jusqu’à environ 200 m en amont.

Le ralentissement de sa course a conduit à l’accumulation de sédiments, obstruant les habitats naturels du fond de la rivière.

 

 

 

 

 

 

               Barrage des Ourzaies en 2021

 

Surcreusée et rectifiée entre 1974 et 1979, l’Araize a perdu ses méandres naturels et sa capacité à déborder de façon prolongée.

                            Photos aériennes (années 1950-1965 et 2010-2020)

 

Les effets sur la biologie

 

Les diagnostics hydrologiques et biologiques ont été commandés à Hydroconcept. Ils ont permis de réaliser un état des lieux de l’Araize sous influence du barrage, jusqu’à 600 m en amont de celui-ci.

L’état des lieux souligne le mauvais état global de l’Araize et justifie la démarche du Syndicat du Bassin de l’Oudon pour restaurer ce cours d’eau.

 

La démarche du Syndicat du Bassin de l’Oudon

 

Pour restaurer l’Araize et sa continuité écologique, le Syndicat du Bassin de l'Oudon a d’abord acquis la parcelle correspondant à la zone « étang » en amont de la route de Renazé.

Le dialogue s’est installé en parallèle, avec les élus de la commune et les propriétaires riverains pour construire un projet de restauration, incluant l’effacement du barrage.

Sur les bases de l’étude préalable commandée à Hydroconcept, et présentée en comités de pilotage (Copil) et en assemblée locale, le scénario d’aménagement a été élaboré : effacement du barrage, diversification des habitats, élimination des espèces exotiques envahissantes (bambous), maintien de l’activité de pêche, attractivité du site (liaison douce prévue par la commune), pédagogie, entretien ultérieur…

Ce scénario a été validé par l’ensemble des participants aux Copil : élus locaux du Syndicat du Bassin de l'Oudon, de la commune de Grugé l’Hôpital et d’Ombrée d’Anjou, riverains, Direction départementale des territoires de Maine et Loire (DDT 49), Office français de la biodiversité (OFB), Fédération de pêche de Maine et Loire, Agence de l’eau Loire Bretagne, Région des pays de la Loire.

 

Quels travaux pour quelle utilité ou pour quels effets attendus ?

 

Le projet de restauration a été élaboré pour corriger l’état initial, en intervenant sur l’ensemble des compartiments du cours d’eau (lit mineur, berges et ripisylve, annexes, débit et ligne d’eau, continuité piscicole et sédimentaire), avec pour objectif d’améliorer son état global.

                            État des lieux et actions correctives envisagées

 

Les travaux ont été commandés en 2022.

La première étape fût la restauration de la végétation des rives (= ripisylve).

C’est d’abord l’association d’insertion du segréen ASURE qui a été missionnée pour une intervention sélective sur la ripisylve : débroussaillage, abattage, débitage, broyage.

Certaines portions de berges ont été quasiment mises à nu, d’autres n’ont pas subi d’intervention. Ce travail a permis d’ajourer le cours d’eau, de rééquilibrer autant que possible la végétation (répartition des espèces arborescentes et arbustives, répartition des âges des individus de même espèce, alternance de zones nues et zones végétalisées).

 

Ensuite, c’est l’entreprise Moreau et associés qui est intervenue pour commencer la restauration de la continuité écologique et la restauration hydromorphologique (= restauration du lit) de l’Araize. Ces travaux ont débuté alors que le cours d’eau était quasiment à sec.

La destruction du barrage a consisté à :

  • Retirer le clapet, avec les dispositifs permettant sa manœuvre. Le clapet empêchait la remontaison (= migration vers l’amont) des poissons. Un radier a été réalisé à la place ; il s’agit d’une recharge en gravier permettant de relever le fond du lit en vue de maintenir une hauteur d’eau en amont. Ce radier est conçu avec une pente et un lit préférentiel qui rendent possible la migration des poissons dans les deux sens et, par la même occasion, le transport des sédiments d’amont vers l’aval.
  • Détruire et évacuer les murs en béton qui supportaient le barrage. Ces murs contraignaient de lit de l’Araize ; en resserrant les berges, ils provoquaient un effet « entonnoir » et étaient disgracieux dans le paysage de nature environnant. Une fois retirés, cela a permis de restaurer l’écoulement « naturel » de l’Araize et l’esthétisme de la campagne environnante.
  • Reprofiler les berges. Les pentes des berges, verticales lorsque les murs étaient en place, ont été adoucies par un re-talutage, favorable à leur stabilité et à l’enherbement.

Effacement du barrage et restauration des berges du lit

 

L’enlèvement du clapet, seul, aurait suffi pour restaurer la continuité écologique de l’Araize, au droit de l’ancien barrage. Mais l’absence d’intervention en amont aurait conduit à des dysfonctionnements importants, par exemples :

  • * le lit en amont, anciennement sous influence du barrage présentait peu de diversité d’habitats (fonds colmatés par la vase) et d’écoulements (berges abruptes et fond uniformisé lors des travaux de recalibrage anciens), et aurait été peu propice à rediversifier les populations d’espèces aquatiques.
  • * dans le lit en amont, l’eau étant répartie sur la surlargeur de l’Araize, la hauteur d’eau n’aurait pas été suffisante en été, ce qui aurait été défavorable à la survie des poissons…

 

Des travaux complémentaires ont donc été prévus et réalisés :

  • La diversification des habitats et des écoulements a été réalisée sur environ 400 m, dans la partie amont, grâce à des recharges en gravier (radiers, banquettes) et à la dispersion de blocs rocheux.

Après le retour de l’eau, les rides de surface sur le radier indiquent une accélération localisée du courant.

 

La suite des travaux 

 

Les travaux n’ont pas pu être achevés avant l’hiver. Ils reprendront en 2023 et consisteront à réaliser les opérations suivantes :

  • Restauration d’une zone humide, avec un bras annexe, une petite mare et reméandrage du lit de l’Araize en amont de la route de Renazé. Un cheminement piétonnier sera aussi aménagé et des panneaux pédagogiques posés .
  • Aménagement d’un bras annexe (déjà amorcé naturellement) en aval de la route.
  • Reprofilage des radiers avec façonnement d'un lit d'étiage (pour permettre le passage préférentiel de l'eau dans un couloir restreint lors des faibles débits).

 

Coût des travaux

 

L’ensemble des travaux (y compris ceux restant à réaliser) avait été estimé à 93 000 euros TTC, financés à 50 % par l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, 30 % par la région Pays de la Loire et 20 % par le Syndicat du Bassin de l'Oudon.

 

Quel suivi ou comment vérifier l’efficacité des travaux ?

 

Des diagnostics avant travaux ont été réalisés sur le lit (hydromorphologie), sur la végétation et la faune aquatiques (inventaires naturalistes) et les habitats. Ce sont d’ailleurs ces diagnostics qui ont confirmé le mauvais état de l’Araize et qui justifiaient l’intervention proposée.

Afin d’évaluer la pertinence des travaux et leurs effets induits dans l’Araize, de nouveaux relevés seront réalisés environ 3 ans après la fin des travaux. Ils devraient montrer les signes d’une amélioration. Dans le cas contraire, des actions correctives seraient étudiées.

 
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